Artist interview #6
OTTOMAN GRÜW
Q : Qui es-tu ? D'où viens-tu ? Et où vas-tu ?
R : Je suis un artiste interdisciplinaire avec une pratique principalement orientée vers le son (techno; electro; noise; punk; ambient…) mais avec également d’autres pratiques comme l’écriture et la vidéo. J’ai grandi entre Paris et Rome et je vis actuellement à Bruxelles. Et où je vais… moi même je ne le sais pas vraiment! mais j’espère quelque part où je pourrai continuer à rencontrer des personnes inspirantes et travailler sur de beaux projets artistiques.
Q : Qu'est-ce qui t'as mené à la production musicale ? Pourquoi aimes-tu ça ?
R : J’ai commencé tôt à sortir en clubs ou en rave, et passé un certain temps j’ai voulu essayer de créer de la musique propice à ces contextes. Tout d’abord avec des synthés d’occasion un peu cassés, spontanément et avec très peu de connaissances en la matière. Par la suite, j’ai réalisé que cela était venu toucher un point sensible, et j’ai voulu approfondir. De fil en aiguille j’ai découvert le monde de la production digitale et de l'ingénierie sonore – et, petit à petit, j’ai compris que cela pouvait amener ma pratique plus loin. J’aime créer/produire de la musique, et sans totalement être certain de pourquoi j’ai choisi ça plutôt qu’autre chose, le fait ça me soit tombé dessus m’a permis de voir la musique comme une sorte de guide permettant trouver un peu de sens dans le chaos actuel du monde. Je dois préciser que je ne vois pas cela comme une échappatoire/une fuite mais bien une pratique directement liée à l’époque que j’habite.
Q : Depuis combien de temps produis-tu ? Et quelles sont les composantes principales de ton setup ?
R : 5 ou 6 ans.
R : Mon Shure SM58 basique mais essentiel. J’utilise beaucoup de voix dans mes productions, autant comme élément “vocal” que pour des sons atmosphériques. Dernièrement j’ai fait l’achat du OTO Boum compressor, que j’utilise également beaucoup pour donner du caractère sur des pistes lors d’enregistrement et comme master bus pendant mes live-sets.
Q : Comment approches-tu les côtés plus techniques liés à la production, comme le mixage ?
R : Mon cerveau ayant du mal à respecter l’ordre logique, je me retrouve très souvent à travailler à l’instinct - ce qui est parfois un cadeau du point de vue de l’originalité des résultats ! Cependant, et dependemment de la complexité de mes enregistrements et/ou du résultat souhaité, le mixdown peut me prendre vraiment longtemps. Heureusement, j’ai quelques ami.e.s de confiance à qui j’aime demander conseils en phase terminale du projet. Sur certains projets spécifiques, je laisse quelqu’un d’autre faire le mixdown.
Q : Quelle est ta dernière sortie ? As-tu des nouveaux projets en cours ?
R : J’ai plusieurs dernière release mais une de celles que j’aime beaucoup, bien qu’avec du recul je lui trouve beaucoup d’erreurs, est la track principale de mon 1er vinyle sortie sur le label Laburnum Records..
OTTOMAN GRÜW – We Want Your World And We Want It Now [LBRNM09]
Bien que mon rythme de production ait ralenti récemment, j’ai plusieurs projets qui arrivent et plusieurs d’entre eux explorent des BPM plus bas, entre 115 et 130.
Q : Souhaites-tu partager autre chose ? Des conseils pour les personnes débutant en production musicale ?
R: C’est important de prendre le temps pour créer sa musique, comprendre quelles sont nos inspirations et quelle est notre filiation artistique afin de trouver des artistes qui nous inspirent et à partir de cela concevoir une esthétique qui nous est propre et qui fait du sens. Cela prend du temps et c’est un processus sur le long-terme, mais je pense que ça vaut la peine - si on prétend vouloir amener notre pierre à l’édifice et pas uniquement participer à une uniformisation médiocre des créations artistiques. Je ne rappelle plus exactement de la citation exacte du pianiste jazz Michel Petrucciani, mais en faisant référence au géant du jazz, pianiste également, Oscar Peterson, Petrucciani disait quelque chose comme : “j’ai longtemps essayé de devenir Oscar Peterson, et puis un jour j’ai réussi à devenir Michel Petrucciani”. Selon moi, il ne faut pas avoir peur d’avoir des artistes qui nous inspirent et nous servent de modèles.
Q : Quel est ton "coup de cœur" musical du moment ?
R : « Walk into the Broken Night » Le duo Orphx avec un vocal de Marie Davidson, sorti sur l’excellent label d’Adam X « Sonic Groove ».